Le tournoi ranking 1000 de Morges a ouvert l'année 2017 et ses nouvelles règles d'arbitrage. Des règles, disruptives au premier abord, sur lesquelles on revient plus loin dans cet article. Pour commencer, voici un résumé du week-end pour nos combattants.

Le samedi, place aux grands. Ils étaient au nombre de 6 pour 10 catégories, à noter aussi la participation des filles Morandi du Locle qui s'entraînent régulièrement avec nous.

Luca Pesenti commence face à Esteban Piquerez du club de Chavannes, suivi d'Otto Imala puis Daniel Eich, tous deux de Brugg. Il termine 3e de la catégorie M21+90, seul médaillé de la journée. Une journée difficile, avec des combats expéditifs et dynamiques, du beau judo.

Nous passons aux 5e places : Arnaud Berruex en M21-81, Luca en ME+90 cette fois-ci et Alexandre Steyner en M18-60 qui rencontre sa bête noire lors du combat pour la place de 3. Les trois ont eu un long parcours dans des catégories plutôt bien fournies. Rodolphe Zumbrunnen se place 7e et 8e, respectivement en M21-55 et M18-55, avec de bonnes compétences techniques, mais un manque d'habitude qui s'effacera clairement avec le temps. Encore 5 16e places avant une 32e place : Ricardo Baptista en ME-66 et M21-66, Arnaud Berruex en ME-81, Michaël Droz-dit-Busset en ME-66 et Fabien Junod en M21-60 suivi de M18-60. Un seul combat pour chacun, leur adversaire n'ayant pas gagné par la suite, les privant de repêchage.

Dimanche, il fallait sortir de pool et ça n'a pas été simple pour tout le monde, dont certains faisaient pour leur première fois une compétition de ce niveau.

Chez les Écoliers C, Antoine et Timéo ne sortent pas de pool malgré de bons combats. Enzo Fazio finit 3e. En Écoliers B, Dario perd ses 3 combats. Quentin Lüthi commence par un magnifique uchi-mata mais perd les deux combats suivants et ne sort pas de pool. Maeva sort de pool et termine avec la médaille de bronze. Écoliers A : Diana ne sort pas de pool, mais combat très bien, un engagement qui lui vaudra de bons résultats dans les prochains tournois ! Romain commence en forme, mais suit de moins en moins les combats. Quentin Lüthi est motivé comme jamais et combat dans la catégorie d'âge supérieure pour décrocher le bronze. Sarah Holzherr manque de volonté malgré de beaux affrontements, ce qui lui vaut une place de 3. Opéhlie Lüthi brille après une longue absence pour cause de blessure et revient avec la médaille d'argent !

Commentaire sur les nouvelles règles d'arbitrage

Pour la plupart, nous étions dubitatifs quant à ces changements conséquents. Le yuko et le waza-ari ne forment plus qu'un et gardent le nom de waza-ari. On ne peux plus cumuler waza-ari deux fois pour marquer ippon : il est donc possible de sortir d'un combat avec 3, 4, 5 waza-ari. Baisser le hansoku-make de 4 à 3 shido et encore quelques changements.

Ces modifications du règlement font revenir le judo à un état plus proche des origines. On se passera des commentaires haineux que vous pouvez trouver sur les réseaux sociaux de la part de personnes qui ne connaissent que très peu la culture du judo... En effet, il fallait à l'origine marquer deux fois ippon (qui signifie, au passage, "un point"), comme ceci : "ippon" (1 point) suivi de "nippon" (2 points). Les règles étaient très simples et on s'en rapproche gentiment. Quelques libertés sont données, notamment avec la prise aux jambes, qui est désormais punie d'un shido avant le hansoku-make, ou le kumi-kata, dont toutes les formes sont autorisées pour peu que le combattant attaque.

À Morges, nous n'avons vu que des compétiteurs droits, cherchant le ippon avec dynamisme, si possible le plus vite. Beaucoup de combats se sont achevés au sol après 20 secondes d'immobilisation ou un abandon sur clé ou étranglement. Un judo plus propre, plus explosif, moins défensif, c'est ce qui est recherché et la combinaison de changements de règles a ramené un judo plus spectaculaire et expéditif que ces dernières années. En somme, c'est une bonne chose et nous laissons les réseaux sociaux faire bataille. L'IJF décidera dans quelques mois quelles règles seront gardées ou adaptées.

Michaël Droz-dit-Busset et Arnaud Berruex