Des médailles lors du stage de kata de Fiesch.

Le village de Fiesch est entouré par de majestueuses montagnes.

Il est environ 08:00 et le bus du JKC embarque quelques personnes pour plusieurs heures de route, avec un arrêt obligatoire au fort apprécié relais du Saint-Bernard. Alors que le conducteur discute avec ses deux copilotes, le plus barbu des moniteurs enchaîne les parties intenses de Mario Kart avec les autres passagers à l'arrière. Une fois à Fiesch, le groupe sort le pique-nique au soleil. Un rythme loin d'être stressant ! Après un repas convivial, chacun rejoint les dortoirs. Certains ont la fameuse chambre qui a le balcon, la 810, et d'autres (presque tous les autres, en fait) n'ont pas cette chance. Enfin, c'est sans compter les quelques superbes chalets du village, que certains ont le plaisir d'occuper... Ah, la jalousie...

Après une attente quasi infinie, nous voici sur le tatami géant du camp de la famille Mikami. L'équipe qui a posé les tapis a forcément dû s'amuser. Il y a de la place pour plus de cent personnes ! Les instructeurs, experts et assistants s'alignent, c'est le signe que le stage va débuter. Dans la ligne des élèves, il n'y a presque que des ceintures noires. On aperçoit aussi une série de ceintures brunes qui préparent le 1er dan et quelques participants plus colorés venus pour apprendre. Kiyoshi Mikami, 6e dan et fils de Maître Kazuhiro Mikami, 8e dan, donne les explications essentielles au bon déroulement du week-end. Place à l'échauffement. La salle grouille d'orteils de toutes les formes, impossible de tous les compter.

Vendredi soir : le résultat d'une préparation sérieuse à l'origami.

Pour terminer l'échauffement, Antoinette Mikami fait un exercice spécial : le seiryōku zen'yō kokumin tai iku. Traduisez par éducation physique nationale pour le meilleur usage de l'énergie. Je vous laisse rechercher à quoi cela ressemble dans les méandres du Web ou dans votre plus beau livre de jūdō. Et, là, le stage s'enchaîne à une telle allure ! Après chaque cours de l'après-midi, il est possible de se détendre au sauna ou à la piscine. Le souper arrive très vite. Ensuite, les plus motivés - et nous en faisons partie - se retrouvent à nouveau sur le tatami pour s'exercer librement. Après cette courte séance du soir, les gens se donnent rendez-vous au bar qui surplombe la halle de gymnastique. Une partie de fléchettes commence entre les plus téméraires - et nous en faisons aussi partie - tandis que d'autres discutent autour d'un apéritif. Un hanneton dans le dos, une pointe de fléchette brisée sur le bord de la cible, quatre gobelets de grapefruit vides, il est l'heure de se coucher.

Dimanche matin : Didier soulève Michaël pour qu'il puisse se gratter les pieds au plafond de la halle.

Chaque matin, nous avons droit à des croissants, de la charcuterie, du fromage, ... et ce n'est rien à côté du buffet du samedi soir ! Vient le cours, puis très vite le repas du midi. Tout va très vite, trop vite. Nous faisons alors un bond au samedi après-midi. Ce cours est différent : les spécialistes qui sont présents démontrent chaque kata officiel. Le niveau est élevé et même Maître Mikami, qui fêtera ses 80 ans avant l'automne, est de la partie. Il présente l'Itsutsu no Kata avec Luc Dapples pour clore les démonstrations traditionnelles du stage de Fiesch. Avant que la foule ne se lève pour la leçon, il prend un malin plaisir à évoquer les stages de sa jeunesse, lors desquels il présentait tout lui-même. C'est dans ces moments-là que l'on se rend compte à quel point il nous reste du chemin à parcourir. Le temps restant est consacré aux répétitions, car, le lendemain, il y a le contest.

Samedi soir : Maître Mikami teste la grenouille de papier et Luc prend note du (maigre) résultat.

Mais avant, le buffet ! Cette année, pour déterminer quelle tablée aura le bonheur de se servir en premier, les organisateurs lancent un défi d'envergure aux convives : fabriquer une grenouille en origami. Les plus rapides pourront se servir en avant-première et ceux dont la grenouille aura été propulsée le plus loin par Maître Mikami entameront le dessert et ses magnifiques mousses au chocolat devant tout le monde. Votre rédacteur est membre de la commission officieuse des gourmands du JKC

Passons au dimanche matin, après une nuit de digestion intensive. Nolan et Carmen, coéquipiers prometteurs, prouvent leur progression en Nage no Kata (3 séries) en recevant la médaille d'or. Leur coach de kata est extrêmement fier d'eux, son sourire ne veut plus partir. Laurence n'est pas autorisée à concourir. C'est normal, elle fait partie du Swiss Kata Team et son expérience en rendrait jaloux plus d'un. Toutefois, il serait dommage qu'une personne qui n'a pas de partenaire ne puisse pas participer. C'est donc de bon cœur que Kiyoshi accepte que Laurence présente le Jū no Kata avec une débutante qui était seule. Elles font une médaille d'argent ! Quant à Didier et Michaël (le webmaster d'exception qui rédige ces lignes), ils rient encore de leur prestation. Le petit doigt levé, ils vont de surprise en surprise.

Vient la toute fin du camp. Avant le blues de la rentrée, il faut ranger les quelques centaines de tapis de la halle. Et voilà que deux files se forment. Tels des pompiers de l'époque et le passage du seau d'eau à la chaîne, les fiers jūdōka font aller tous les tapis dans la réserve, au rythme de la musique. Une dernière douche, un dernier repas et nous voilà déjà sur le chemin du retour.

Laurence et sa partenaire arborent la médaille d'argent.

Un grand merci à la famille Mikami qui organise le plus beau stage de jūdō de Suisse et à toute leur équipe.

Le JKC avec Maître Mikami.
De gauche à droite : Romain Guiblain, Carmen, Nolan Ries, Kazuhiro Mikami, Laurence Jeanneret Berruex, Michaël Droz-dit-Busset et Didier Berruex.

Retrouvez toutes les photos, ainsi que les démonstrations du samedi, sur www.mikami.ch.

Michaël Droz-dit-Busset